Ce livre est une tentative de bâtir une chronique cohérente de l'histoire de la résistance du peuple haïtien à la tyrannie tout au long des quatorze années de la présidence de François Duvalier.
Sur la base des recherches et des documents qui lui avaient servi pour son Papa Doc et les Tontons Macoutes, écrit avec Al Burt et publié en 1968, et des recherches entamées pares la chute de Jean-Claude Duvalier, Bernard Diederich entreprend de refaire le même itinéraire, mais, cette fois-ci, du point de vue des acteurs, militants, résistants, victimes.
Il donne à voir la situation dans laquelle se trouvait une population désarmée sommée , secteur après secteur, de se soumettre à un projet politique qui ne supporte aucune objection. A cette oppression massive, toutes les forms de refus se sont opposés du début à la fin de ces quatorze années de Malheur. L'entètement à se battre transfigure les récits marqués de sang et de mort en y imprimant le sceau de l'absolu, le refus de baisser les bras, l'obstination à dire non à l'inacceptable.
La monstruosité des pratiques infligées par le terrorisme d'Etat sous François Duvalier au peuple haïtien est encore largement enfouie dans les mémoires et les tiroirs. Depuis la première édition du Prix du sang en 2005 et en particulier depuis le retour de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier en 2011, une action en justice a été entreprise pour obtenir le procès de Duvalier, des témoignages ont été livrés, des commemorations ont été organisées. Cependant, seule la pointe de l'iceberg affleure. A lire l'hallucinante chronique de Diederich, il faut espérer que certains, victimes ou témoins, parviendront enfin à ouvrir les tiroirs, décadenasser les mémoires.